L'ostéopathie:
ses principes, son histoire, aujourd'hui

Développée en 1874 par Andrew Taylor Still aux États-Unis d’Amérique, elle se base sur un mélange de connaissances médicales et de techniques manuelles, ainsi que certains principes fondamentaux :

  • "Le corps est un tout."
    • Conception holistique du corps selon laquelle un symptôme ou une problématique ne devrait pas être considérée indépendamment de son contexte. Une problématique qui affecte une partie du corps sera compensée dans une autre et le symptôme n’est que la partie visible de ce schéma.
  • "Le corps est capable de s’auto-réguler."
    • Il a une capacité d’autoguérison. Celle-ci a ses limites. L’ostéopathie vise à aider le patient à se retrouver dans un état où l’autoguérison suffit, en retirant diverses contraintes internes ou externes, puis à le laisser œuvrer seul.
  • "La structure et la fonction sont interdépendantes."
    • La structure, si elle est atteinte, limite la fonction. Par la fonction, qu’elle soit importante et brève ou légère et régulière, la structure est modifiée. Si la fonction est altérée, cela devrait être présent au niveau de la structure et la répétition d’une activité bénéfique, la répétition de contraintes néfastes et la sédentarité (l’absence d’activité), vont avoir un impact sur la structure.
  • "La règle de l’artère est suprême."
    • Ce principe évoque que si une structure est mal vascularisée, il est peu probable qu’elle fonctionne bien. Les systèmes artérioveineux et lymphatique, entre autres, acheminent les nutriments, la chaleur et l’oxygène dont les structures ont besoin pour fonctionner et éliminent les déchets de leur activité. Sans en arriver à un arrêt total de la circulation, qui se traduit souvent par une urgence médicale selon les structures atteintes, si la circulation est diminuée, on s’attend à ce que la fonction soit affectée. L’ostéopathie cherche donc aussi à améliorer la fonction en traitant en regard des structures musculosquelettiques qui auraient un impact limitant sur la circulation.


En 1892, il fonde la première école d’ostéopathie à Kirksville dans le Missouri.


En 1913, l’ostéopathie est introduite au Royaume-Uni par John Martin Littlejohn.


Pendant le 20ème siècle, elle se popularise aux États-Unis, au Royame-Uni et elle se fait connaître progressivement dans le reste de l’Europe, dont la Suisse (1980).


Au début des années 2000, plusieurs organisations sont mises en place pour garantir la qualité de la pratique ostéopathique en Suisse. En 2014, les anciennes écoles suisses ferment et une seule filière bilingue (français-allemand) reconnue est ouverte à la haute école de santé à Fribourg sous forme d’un bachelor et d’un master professionnalisant. Les personnes diplômées par les anciennes écoles ou avec des diplômes étrangers certifient leur compétence par un examen organisé par la conférence suisse des directrices et directeurs de la santé (CDS) jusqu'en 2023. Depuis 2023, la procédure d'équivalence est gérée par la Croix-Rouge suisse (CRS).


En 2020, l’ostéopathie est incluse dans la LPSan (loi sur les professions de la santé), qui regroupe les professions paramédicales : infirmiers, physiothérapeutes, ergothérapeutes, sages-femmes, diététiciens, optométristes et ostéopathes. Celle-ci pose un cadre légal sur la pratique de l’ostéopathie et l’intègre officiellement dans le domaine de la santé.


Il s’agit initialement d’une pratique empirique (basée sur l’expérience), mais depuis la fin du 19ème/début du 20ème siècle, des études scientifiques sont effectuées, afin de mieux comprendre l’ostéopathie, ses effets et ses limites et sont publiées à divers endroits, comme dans le journal international de la médecine ostéopathique (IJOM), fondé en 1901.